Les bénéfices des entreprises non financières connaissent une forte baisse
Les bénéfices des entreprises au sein des industries non financières américaines ont montré un net repli au deuxième trimestre, suite à des révisions massives à la baisse pour le premier trimestre. Les bénéfices du commerce de gros ont chuté de 18 % au T2 par rapport au T1, et de 26 % en glissement annuel, s'établissant à un taux annuel désaisonnalisé de 218 milliards de dollars. Ce déclin a contribué à une tendance plus large de faiblesse de la rentabilité dans plusieurs secteurs non financiers.
Simultanément, le secteur de l'information a déclaré des bénéfices inchangés au T2 à un taux annuel de 271 milliards de dollars, mais ce chiffre représentait une réduction de 12 % par rapport aux niveaux du T4. Alors que les bénéfices de la fabrication de biens non durables ont connu un bond de 17 % au T2 par rapport au T1, atteignant un taux annuel de 311 milliards de dollars, ils sont restés 9 % inférieurs en glissement annuel et 10 % en dessous des chiffres du T4. Ce secteur, englobant des domaines tels que l'alimentation, les boissons et les produits chimiques, avait précédemment connu une augmentation substantielle de 239 % des bénéfices depuis le T2 2020.
Des révisions à la baisse importantes soulignent la faiblesse économique
Le Bureau d'analyse économique (BEA), dans sa troisième révision du PIB du T2, a dévoilé des ajustements à la baisse substantiels aux données antérieures sur les bénéfices des entreprises. Notamment, les bénéfices du T1 pour les entreprises non financières ont été révisés à la baisse de 331 milliards de dollars stupéfiants, soit 11,1 %, par rapport au T4 de l'année précédente. Cette révision a établi la plus forte baisse en dollars d'un trimestre à l'autre depuis 2001 et la troisième plus importante en pourcentage, ne laissant derrière elle que le T4 2020 et le T4 2008 pendant la crise financière mondiale.
Bien qu'ils aient encore déclaré un taux annuel de bénéfices avant impôts de 2,64 billions de dollars au T1, l'ampleur même de ces révisions suggère un paysage économique plus difficile pour ces secteurs qu'on ne l'avait compris auparavant. Des facteurs tels que les tarifs douaniers sont implicitement suggérés comme contribuant à ces contractions de bénéfices, en particulier dans les secteurs fortement exposés au commerce international comme la fabrication et le commerce de gros.
Le secteur financier enregistre une forte croissance des bénéfices
En contraste frappant avec les difficultés observées dans les industries non financières, le secteur financier américain a connu une période de forte rentabilité. Les bénéfices du secteur ont atteint un niveau record, démontrant une résilience considérable. Les six plus grandes banques américaines ont collectivement déclaré un gain de 20 % des bénéfices nets par rapport à l'année précédente, marquant l'une de leurs performances les plus solides en deux décennies.
JPMorgan Chase a notamment réalisé un bénéfice annuel record de 58,5 milliards de dollars, devenant le premier prêteur à dépasser la barre des 50 milliards de dollars. Goldman Sachs a signalé un bénéfice record de plus de trois ans, son bénéfice par action passant de 22,87 dollars à 40,54 dollars, accompagné d'une augmentation de 16 % du revenu global à 53,51 milliards de dollars. De même, le bénéfice net de Citigroup a bondi de près de 40 % pour atteindre 12,7 milliards de dollars sur des revenus de 81,1 milliards de dollars.
Cette solide performance a été principalement tirée par une résurgence des frais de banque d'investissement, qui ont bondi de 34 % pour atteindre 36 milliards de dollars au cours de l'année, propulsés par l'augmentation des opérations et de l'activité des marchés de capitaux. Les revenus de trading ont également contribué de manière significative, atteignant 123 milliards de dollars, soit une augmentation de 10 %. Des activités de prêt traditionnelles robustes ont en outre soutenu les bénéfices, les plus grands prêteurs générant plus de 250 milliards de dollars de revenus d'intérêts nets (NII), capitalisant sur des taux d'intérêt plus élevés.
Implications pour le marché et perspectives d'avenir
Les tendances divergentes des bénéfices présentent une image nuancée pour le marché au sens large. La baisse significative des bénéfices des entreprises non financières suggère un environnement économique affaibli, ce qui pourrait entraîner une réduction des investissements des entreprises, des licenciements potentiels et un ralentissement de la croissance du PIB. Ce scénario précède souvent des impacts négatifs sur les valorisations boursières dans de nombreux secteurs, augmentant potentiellement la volatilité du marché.
Inversement, les bénéfices records du secteur financier, soutenus par un rebond des marchés de capitaux et des revenus d'intérêts soutenus, indiquent une résilience spécifique au sein de ce segment. Les analystes anticipent une force continue des revenus de la banque d'investissement, projetant une croissance à deux chiffres des bénéfices pour les banques. L'agence de notation Fitch a révisé les perspectives du secteur de "détérioration" à "neutre" pour l'année à venir, citant la stabilisation des ratios de capital et de rentabilité. Cet optimisme est en partie alimenté par les baisses de taux d'intérêt anticipées par la Réserve fédérale américaine et des perspectives économiques améliorées qui incluent un "scénario d'atterrissage en douceur".
source :[1] Les bénéfices des entreprises des industries non financières chutent le plus jamais, au milieu des révisions à la baisse (https://seekingalpha.com/article/4826532-corp ...)[2] Les bénéfices des entreprises des industries non financières chutent le plus jamais en USD, au milieu de révisions massives à la baisse - Seeking Alpha (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)[3] Après une année 2024 mémorable, de meilleurs jours attendent-ils les banques américaines en 2025 ? (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)