Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a affirmé qu'un cadre réglementaire robuste est essentiel à la croissance et à la stabilité durables de l'industrie des cryptomonnaies, signalant l'attention continue du gouvernement sur la surveillance des actifs numériques.
Le secrétaire américain au Commerce prône un cadre réglementaire pour les cryptomonnaies
Le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a souligné la nécessité cruciale d'un cadre réglementaire pour assurer la prospérité et la stabilité de l'industrie des cryptomonnaies. Cette déclaration souligne l'intérêt soutenu du gouvernement américain à établir des règles claires pour les actifs numériques. Lutnick, nommé par Trump et ancien président-directeur général de Cantor Fitzgerald, a déjà manifesté une approche progressiste envers la technologie blockchain et les actifs numériques. Il a annoncé l'intention du Département du Commerce de commencer à publier des statistiques économiques, telles que les chiffres du PIB, sur la blockchain afin d'améliorer la confiance et la transparence, s'alignant sur l'objectif plus large de l'administration de tirer parti du Bitcoin, des actifs numériques et de la blockchain pour stimuler le leadership économique américain.
Cette défense fait suite à des initiatives antérieures, notamment un décret (E.O.) 14067 publié en mars, qui a chargé le secrétaire au Commerce de collaborer avec d'autres agences pour établir un cadre visant à renforcer la compétitivité économique des États-Unis dans les actifs numériques. Par la suite, l'Administration du commerce international (ITA), relevant du Département du Commerce, a publié une demande de commentaires (RFC) en mai pour recueillir l'avis du public sur divers aspects des actifs numériques, y compris la compétitivité, le minage, les monnaies numériques de banque centrale (CBDC) et l'interopérabilité, afin d'éclairer l'élaboration de ce cadre.
Déconstruire les approches réglementaires et leurs mécanismes
Le paysage réglementaire américain actuel pour les actifs numériques reste très fragmenté. La surveillance est répartie entre plusieurs organismes : la Securities and Exchange Commission (SEC) traite souvent la plupart des jetons comme des titres en vertu du test de Howey, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) supervise les matières premières numériques, la FinCEN gère les obligations de lutte contre le blanchiment d'argent (AML), et les États individuels maintiennent leurs propres règles de transmission de fonds. Cette approche au cas par cas a favorisé un environnement d'incertitude et de complexité de conformité pour les acteurs du marché.
En revanche, l'Union européenne (UE) a mis en œuvre le règlement sur les marchés de crypto-actifs (MiCA), un cadre pionnier qui fournit un régime de licences unique et complet à travers l'UE pour les fournisseurs de services d'actifs cryptographiques (CASP) et les émetteurs de jetons. MiCA classe clairement les crypto-actifs en jetons de monnaie électronique (EMT), jetons référencés à des actifs (ART) et jetons d'utilité, établissant des règles harmonisées pour la gouvernance, la transparence, la protection des consommateurs et le passeportage transfrontalier entre les États membres. Ce cadre offre une clarté réglementaire et un accès simplifié dans toute l'UE, établissant une référence institutionnelle pour les réglementations mondiales sur les cryptomonnaies.
Implications pour le marché et contexte plus large
L'appel du secrétaire Lutnick signale une accélération potentielle des efforts législatifs visant à formaliser la réglementation des cryptomonnaies aux États-Unis. Le sentiment du marché concernant un tel cadre est actuellement incertain ; si des réglementations claires pourraient conduire à une légitimité à long terme et à une adoption plus large par le grand public, un cadre trop restrictif pourrait étouffer l'innovation et avoir un impact négatif sur les acteurs du marché. Le type et l'étendue du cadre mis en œuvre détermineront ses effets ultimes sur l'industrie.
Les activités législatives récentes soulignent ce changement. La loi GENIUS, adoptée en juillet, a établi les premières règles fédérales pour l'émission de stablecoins de paiement, exigeant un soutien en réserve complet et une approbation réglementaire pour les émetteurs. D'autres projets de loi très médiatisés, tels que la loi CLARITY et la loi anti-État de surveillance des CBDC, ont progressé à la Chambre. De plus, l'application de la réglementation a connu des changements, la SEC sous la direction du président Paul Atkins adoptant une approche différente de l'industrie de la cryptographie, et la révocation de la règle de l'IRS exigeant des courtiers qu'ils déclarent les ventes d'actifs numériques sur le formulaire 1099-DA.
Ces développements suggèrent une évolution concertée, bien que fragmentée, vers un environnement réglementaire plus défini aux États-Unis, cherchant à équilibrer la protection des consommateurs et l'intégrité du marché avec l'innovation dans l'espace des actifs numériques.