Le Premier ministre canadien Mark Carney a annoncé un plan d'aide de 5 milliards de dollars canadiens (3,6 milliards de dollars américains) et un programme d'approvisionnement fédéral « Acheter canadien » visant à soutenir les entreprises et les travailleurs touchés par les droits de douane en cours des États-Unis et de la Chine, alors que le pays est aux prises avec un chômage croissant et des défis économiques plus larges.
Le Canada dévoile un plan d'aide de 5 milliards de dollars canadiens face aux impacts tarifaires et à la hausse du chômage
Le Premier ministre canadien Mark Carney a annoncé un plan d'aide de 5 milliards de dollars canadiens (3,6 milliards de dollars américains) et un programme d'approvisionnement fédéral « Acheter canadien » visant à soutenir les entreprises et les travailleurs touchés par les droits de douane en cours des États-Unis et de la Chine, alors que le pays est aux prises avec un chômage croissant et des défis économiques plus larges.
L'événement en détail
L'administration du Premier ministre Mark Carney a dévoilé vendredi une stratégie industrielle complète totalisant au moins 6,37 milliards de dollars canadiens en soutien ciblé, incluant un fonds de 5 milliards de dollars canadiens pour aider les entreprises à s'adapter aux impacts tarifaires, ainsi qu'un programme d'approvisionnement fédéral "Acheter canadien". L'annonce intervient alors que les récentes données sur l'emploi ont révélé que le taux de chômage au Canada a grimpé à un sommet de quatre ans de 7,1%. Les mesures clés comprennent 370 millions de dollars canadiens pour les producteurs de biocarburants, des amendements aux réglementations sur les carburants propres pour soutenir l'industrie, et un examen significatif et une dérogation temporaire au mandat de vente de véhicules zéro émission (VZE) du Canada pour l'année modèle 2026, visant à alléger les fardeaux sur le secteur automobile. De plus, le soutien aux petites et moyennes entreprises sera étendu grâce à des prêts améliorés de la Banque de développement du Canada. Le Fonds de réponse stratégique de 5 milliards de dollars canadiens est conçu pour aider les industries touchées par les tarifs douaniers et recycler les travailleurs, avec une priorité accordée aux secteurs fortement touchés tels que l'industrie sidérurgique, le secteur automobile, le secteur agricole et l'aérospatiale.
Analyse de la réaction du marché
Le plan d'aide est une réponse directe à une détérioration du paysage économique caractérisée par un chômage élevé et des pertes substantielles subies par les entreprises touchées par les litiges commerciaux. Le sentiment du marché reste incertain à baissier, reflétant les défis sous-jacents. Le marché canadien a absorbé les chocs de l'escalade des tarifs douaniers du gouvernement américain, y compris un tarif de 35% sur les importations canadiennes, et les prélèvements chinois sur les produits agricoles. Cette friction commerciale a entraîné une contraction au deuxième trimestre.
Les entreprises des industries sensibles aux tarifs sont particulièrement vulnérables. Algoma Steel Group Inc. (ASTL) en est un exemple frappant, signalant une perte par action plus importante que prévu de -1,02 $ au deuxième trimestre de 2025, manquant considérablement les prévisions. Malgré un chiffre d'affaires supérieur aux attentes, le marché a réagi négativement, le cours de l'action ayant baissé de 7,44% en séance régulière et de 10,26% supplémentaires en pré-marché. Depuis le début de l'année, ASTL a perdu environ 39% de sa valeur. Cette performance souligne les graves effets néfastes des tarifs et de l'augmentation des coûts de production sur l'industrie sidérurgique.
Contexte plus large et implications
La décision du gouvernement canadien signale un virage stratégique vers le nationalisme économique et le protectionnisme, susceptible de remodeler les chaînes d'approvisionnement mondiales et les relations commerciales internationales. Le Premier ministre Carney a exprimé ce sentiment :
« Ce qui se passe n'est pas une transition, c'est une rupture, et son effet sera profond — des travailleurs déplacés de leur emploi, des chaînes d'approvisionnement qui existent depuis des décennies perturbées, des entreprises contraintes de changer la provenance de leurs matériaux et de leurs produits. »
L'aérospatiale, l'industrie sidérurgique, le secteur automobile, le secteur agricole et les producteurs de biocarburants sont parmi les plus touchés. Le secteur automobile, en particulier, a connu des réductions de production par des fabricants comme Honda Motor Co. et Toyota Motor Corp. en Ontario en raison de la guerre commerciale. Le report du mandat VZE pour les véhicules de l'année modèle 2026 reconnaît les efforts de lobbying de l'industrie et la pression financière imposée par les incertitudes commerciales. L'accent mis sur le soutien aux producteurs de biocarburants par des incitations pour des cultures comme le canola répond directement aux tarifs douaniers chinois sur les exportations agricoles canadiennes. Le gouvernement canadien cherche à renforcer son économie contre les pressions externes, visant une plus grande résilience.
Perspectives d'avenir
L'efficacité du plan d'aide pour atténuer les impacts économiques à court terme sera un facteur clé à surveiller. La mise en œuvre de la politique « Acheter canadien » et son succès dans l'orientation de la demande gouvernementale vers la production nationale seront également cruciaux. À long terme, le virage vers une plus grande autonomie économique pourrait modifier la dynamique commerciale, en particulier avec le gouvernement américain et la Chine. Les investisseurs devraient observer comment ces mesures protectionnistes influencent les bénéfices des entreprises, en particulier celles qui ont une exposition significative au commerce international ou celles qui se trouvent dans les secteurs directement soutenus. La réaction des partenaires commerciaux à la nouvelle approche du Canada façonnera également les perspectives économiques dans les mois à venir.