Les actions Tesla ont surperformé le S&P 500, mais font face à un déclassement en raison de révisions significatives à la baisse des prévisions de bénéfices, malgré l'enthousiasme des investisseurs pour les entreprises de robotique et d'IA de la société. L'activité principale de véhicules électriques continue de montrer des signes de faiblesse.

Aperçu du marché

Les actions de Tesla, Inc. (NASDAQ:TSLA) ont récemment affiché une performance notable, progressant de 18,9% depuis la dernière période de rapport et surperformant le S&P 500, qui a gagné 17,7% sur la même période. Cette hausse a conduit le titre à atteindre les objectifs de prix précédemment fixés par certains analystes. Cependant, ce mouvement positif est juxtaposé à un contexte de révisions significatives à la baisse des prévisions de bénéfices de l'entreprise et à un récent déclassement de sa notation boursière.

Défis commerciaux fondamentaux et pivot stratégique

Alors que Tesla a activement investi et développé la robotique, l'intelligence artificielle et le stockage d'énergie, visant à se diversifier au-delà de ses ventes de véhicules électriques (VE) de base, l'état actuel de son activité automobile montre une pression. Au deuxième trimestre 2025, Tesla a connu une baisse de 23% de son chiffre d'affaires d'une année sur l'autre, marquant sa contraction trimestrielle la plus forte en plus d'une décennie. Les livraisons mondiales pour le premier semestre 2025 ont chuté de 13% d'une année sur l'autre, après une baisse de 13% au premier trimestre et une baisse supplémentaire de 13,4% au deuxième trimestre.

Les revenus automobiles ont spécifiquement diminué de 16%, principalement en raison de volumes de ventes plus faibles et d'une baisse du prix de vente moyen due à des changements dans le mix de livraison. Les marges brutes ont également diminué de 71 points de base, attribuées à la diminution des ventes, à la baisse des prix de vente moyens et à un impact de 300 millions de dollars dû aux tarifs supplémentaires au cours du trimestre, avec 200 millions de dollars affectant le segment automobile et 100 millions de dollars affectant l'activité énergétique.

Le battage médiatique sur la robotique contre les réalités financières

Le sentiment des investisseurs autour de Tesla est actuellement influencé par un enthousiasme substantiel pour ses initiatives en matière d'intelligence artificielle et de robotique, en particulier le robot humanoïde Optimus et les services Robotaxi. Elon Musk a suggéré que ces projets avancés pourraient à terme contribuer jusqu'à 80% de la valorisation à long terme de Tesla, avec des projections d'Optimus générant des milliers de milliards de dollars de valeur et potentiellement "éliminant la rareté".

Malgré cette vision ambitieuse, les prévisions financières de Tesla font face à des vents contraires. Les analystes ont révisé à la baisse les estimations d'EBITDA pour 2025 de 5,6%, les années suivantes voyant des contractions de 12,1% et 7,6%. Par conséquent, la génération totale d'EBITDA est maintenant projetée à 8,6% de moins, et le Taux de Croissance Annuel Composé (TCAC) a été ajusté de 15,9% à 12,6%. La génération de flux de trésorerie disponible est également soumise à une pression significative, avec des ajustements à la baisse de 16,4% cette année, 30,7% l'année prochaine et 21,6% l'année suivante. Ces révisions reflètent une opinion croissante des analystes selon laquelle l'optimisme entourant ces technologies futures dépasse actuellement la réalité financière à court terme de l'entreprise.

Perspective de l'analyste et valorisation

Compte tenu des perspectives de croissance réduites et de la valorisation actuelle, certains analystes ont déclassé la notation boursière de Tesla à "Conserver" par rapport à un précédent "Acheter". Les révisions à la baisse des estimations de Bénéfice Par Action (BPA) au cours des 90 derniers jours signalent une diminution de la confiance des analystes. Les analystes de Zacks, par exemple, prévoient une baisse de 5% des ventes de Tesla en 2025 et une contraction substantielle de 31,4% du BPA.

Du point de vue de la valorisation, Tesla semble se négocier avec une prime. La société détient un multiple de ventes à terme de 10,48, ce qui est considérablement plus élevé que la moyenne de l'industrie et sa propre moyenne sur cinq ans, suggérant une surévaluation potentielle. Le titre porte également une note de valeur D.

Contexte de marché plus large et perspectives d'avenir

La performance boursière à long terme de Tesla a été robuste; entre septembre 2020 et septembre 2025, TSLA a rapporté 195,7%, surperformant significativement les 92,2% du S&P 500. Cependant, le paysage concurrentiel dans le Secteur des Véhicules Électriques s'intensifie. BYD Co Ltd de Chine a notamment dépassé Tesla en termes de ventes de VE à batterie pendant trois trimestres consécutifs, livrant plus de 416 000 BEV au T1 2025 contre 336 000 pour Tesla, et a encore élargi son avance au T2 avec 606 993 BEV vendus.

Le Master Plan Part IV de Tesla décrit un changement stratégique visant à positionner l'entreprise comme un fournisseur de solutions de mobilité et de main-d'œuvre axées sur l'IA. Cependant, la voie à suivre pour atteindre ces jalons est semée d'embûches techniques et logistiques. Le projet Optimus, bien que prometteur, n'en est encore qu'à ses débuts, et ses capacités actuelles sont considérées comme rudimentaires par rapport aux promesses ambitieuses. Les coûts de production d'Optimus sont estimés à 50 000-60 000 dollars par unité, considérablement plus élevés que l'objectif de 20 000 dollars, posant des défis d'évolutivité. Les obstacles réglementaires pour la Conduite Entièrement Autonome (FSD) restent également un facteur important.

À l'avenir, les investisseurs suivront de près la capacité de Tesla à exécuter ses ambitieuses initiatives en matière de robotique et d'IA, les progrès des approbations réglementaires pour le FSD, et la capacité de l'entreprise à faire face aux vents contraires persistants dans son activité de VE de base face à une concurrence féroce. Le dossier d'investissement à long terme repose sur la transition et la commercialisation réussies de ces technologies émergentes, tout en gérant les pressions sur ses flux de revenus établis.