Brown-Forman Corporation (NYSE: BF.B) a connu une baisse notable du cours de son action suite à une diminution de 3% de ses ventes nettes pour le premier trimestre de l'exercice fiscal 2026. Ce recul a été principalement influencé par une chute significative des ventes canadiennes, attribuée à un conflit commercial en cours, ainsi qu'à des défis plus larges au sein du secteur de l'alcool.

Aperçu du marché : Le cours de l'action Brown-Forman chute

Brown-Forman Corporation (NYSE: BF.B), la société de spiritueux et de vins connue pour des marques comme Jack Daniel's, a vu ses actions chuter de 4,7% en après-midi après avoir annoncé une diminution de 3% de ses ventes nettes pour le premier trimestre de l'exercice fiscal 2026, clos le 31 juillet 2025. Cette performance fait suite à une baisse de 7% des ventes au trimestre précédent et à une chute de 5% pour l'ensemble de l'exercice fiscal précédent, signalant des vents contraires persistants pour l'entreprise.

Les résultats financiers du premier trimestre révèlent des défis opérationnels

Pour le premier trimestre de l'exercice 2026, Brown-Forman a déclaré des ventes nettes de 924 millions de dollars, marquant une diminution de 3% en glissement annuel, bien que les ventes nettes organiques aient montré une augmentation de 1%. Le résultat d'exploitation a chuté de 7% pour atteindre 260 millions de dollars (en hausse de 2% en organique), et le bénéfice dilué par action (BPA) a diminué de 13% pour atteindre 0,36 dollar, manquant la prévision de 0,3694 dollar. La société a tout de même signalé une évolution positive de sa marge brute, qui a augmenté de 40 points de base pour atteindre 59,8%, portée par les acquisitions et les cessions, malgré des coûts plus élevés et des prix défavorables.

Un facteur clé de la baisse des ventes a été une chute de près de 60% des ventes canadiennes, que l'entreprise a directement attribuée à un boycott national initié en réponse aux tarifs douaniers américains. Lawson Whiting, Président et PDG de Brown-Forman, a reconnu que le conflit commercial "a créé d'importants vents contraires pour nos résultats de ventes nettes organiques du premier trimestre". L'impact de ce conflit s'est particulièrement fait sentir sur les marchés internationaux développés, où les ventes nettes ont diminué de 8% (en baisse de 9% en organique), parallèlement à une demande des consommateurs plus faible et à l'incertitude macroéconomique.

Les conflits commerciaux et les vents contraires du secteur affectent la performance

La réaction du marché aux résultats de Brown-Forman reflète les préoccupations concernant l'escalade du conflit commercial américano-canadien et les défis plus larges de l'industrie. Les mesures de rétorsion imposées par les provinces canadiennes, y compris le retrait des spiritueux fabriqués aux États-Unis des rayons des magasins, ont gravement affecté la présence de l'entreprise dans la région. Cela est survenu après que les États-Unis aient imposé des tarifs douaniers, initialement à 25% puis portés à 35%, sur certains produits canadiens.

Au-delà des frictions commerciales, le secteur de l'alcool navigue dans un paysage caractérisé par une faiblesse économique générale, une surproduction des distillateurs et un marché "plat" pour le whisky américain, comme l'a décrit le PDG Whiting. Ces conditions soulèvent des inquiétudes quant à d'éventuelles baisses de prix dues à un excédent d'approvisionnement dans l'ensemble de l'industrie. Les perspectives négatives des principaux acteurs, tels que Constellation Brands, ont contribué à un sentiment baissier affectant l'ensemble du secteur de l'alcool.

Ajoutant à la pression, l'analyste de JPMorgan, Andrea Faria Teixeira, a ajusté l'objectif de prix de la firme sur Brown-Forman à 29 dollars contre 30 dollars, tout en maintenant une note de 'Sous-pondérer' sur le titre. Cet ajustement reflète les préoccupations continues concernant la performance financière et les conditions du marché de l'entreprise.

Contexte plus large : Une période difficile pour Brown-Forman

L'action de Brown-Forman a traversé une période difficile, avec une baisse de 26,2% depuis le début de l'année. Négociée à 27,45 dollars par action, l'action est 44,6% en dessous de son plus haut sur 52 semaines de 49,54 dollars enregistré en octobre 2024. Pour les investisseurs à long terme, la dépréciation est significative ; un investissement de 1 000 dollars dans les actions de Brown-Forman il y a cinq ans vaudrait désormais environ 347,77 dollars.

La capitalisation boursière de l'entreprise s'élève à environ 14,48 milliards de dollars, avec un ratio cours/bénéfice (P/E) de 16,64. Cela reflète la prudence des investisseurs quant à sa trajectoire de croissance dans l'environnement actuel.

Commentaires d'experts et perspectives d'avenir

Malgré les défis immédiats, le PDG Whiting a souligné les "actions décisives de l'entreprise... pour renforcer nos activités dans un environnement difficile", mettant en avant "l'innovation supérieure et les stratégies audacieuses de mise sur le marché" comme des facteurs les positionnant pour des "résultats résilients". La société a également maintenu un solide historique de retours aux actionnaires, distribuant 107 millions de dollars par le biais de dividendes trimestriels réguliers au premier trimestre, marquant 81 années consécutives de dividendes et 41 années d'augmentations.

Cependant, le consensus des analystes interrogés par FactSet attribue une note moyenne de 'Conserver' à Brown-Forman, avec un objectif de cours moyen de 30,73 dollars.

Pour l'avenir, Brown-Forman a réitéré ses perspectives pour l'ensemble de l'exercice 2026, anticipant une baisse des ventes nettes organiques dans la fourchette basse à un chiffre et une baisse du résultat d'exploitation organique dans la fourchette basse à un chiffre. La société prévoit un taux d'imposition effectif entre 21% et 23% et des dépenses d'investissement dans la fourchette de 125 millions à 135 millions de dollars. Les perspectives reconnaissent un environnement d'exploitation difficile anticipé, caractérisé par l'incertitude macroéconomique et de nouvelles mesures tarifaires potentielles, y compris les risques tarifaires mis en évidence de l'UE et du Mexique.