Le fournisseur de pièces automobiles First Brands dépose le bilan sous surveillance financière
First Brands Group, un fournisseur de pièces automobiles, a déposé son bilan en vertu du chapitre 11 dans le district sud du Texas le 29 septembre 2025. Ce dépôt a provoqué un examen intense de la part des créanciers et des régulateurs concernant des allégations de malversations comptables, d'arrangements financiers opaques et de retards de paiement aux fournisseurs. Les passifs déclarés de l'entreprise varient entre 10 milliards et 50 milliards de dollars, éclipsant considérablement ses actifs estimés entre 1 milliard et 10 milliards de dollars.
Plongée profonde dans les mécanismes financiers et les allégations
La détresse financière de First Brands a été aggravée par des milliards de dollars de financements hors bilan mal divulgués, principalement liés aux factures des fournisseurs et des clients. L'entreprise a largement utilisé la dette privée, souvent qualifiée de « banque de l'ombre », pour emprunter contre des factures, une pratique qui a effectivement maintenu une dette substantielle hors de son bilan. Fin 2024, First Brands détenait 2,3 milliards de dollars en facilités d'affacturage et 682 millions de dollars en financement de la chaîne d'approvisionnement (SCF), en plus de plus de 8 milliards de dollars de dette traditionnelle et de financement adossé aux stocks par l'intermédiaire d'entités liées.
Une découverte critique des conseillers indique que 2,3 milliards de dollars dus aux acheteurs de factures clients ont « simplement disparu ». Cela a entraîné des pertes potentielles substantielles pour les créanciers, y compris Jefferies Financial Group, dont le fonds Point Bonita Capital avait environ 715 millions de dollars investis dans des créances achetées à First Brands. De même, l'unité de fonds spéculatifs O'Connor de UBS a signalé une exposition de plus de 500 millions de dollars. La plateforme fintech Raistone, qui a facilité certains des emprunts à court terme de First Brands et a tiré 70 à 80 % de ses revenus de l'entreprise, fait désormais partie du comité officiel représentant les créanciers non garantis. Des enquêtes sont en cours pour déterminer si des garanties ont été gagées plusieurs fois.
Réaction du marché et implications plus larges pour le crédit privé
L'implosion rapide de First Brands a secoué les investisseurs, alimentant les inquiétudes concernant les « mauvais prêts » sur le marché du crédit privé, en particulier parmi les petites banques et les prêteurs non bancaires. L'événement a contribué à une liquidation notable des actions du secteur financier, le titre de Jefferies ayant chuté de plus de 25 % rien qu'en octobre 2025. Cet incident met en évidence l'opacité inhérente au secteur du crédit privé, où les entreprises accordent des prêts à des entreprises soutenues par des investisseurs privés plutôt que par des dépôts de clients traditionnels.
Le crédit privé a connu une croissance significative après 2008, car des réglementations plus strictes sur les banques traditionnelles, telles que Bâle III, ont créé un vide sur le marché. Contrairement aux banques traditionnelles, les sociétés de crédit privé ne sont pas tenues de constituer des capitaux pour absorber les pertes ou de divulguer les risques sur leurs livres, ce qui leur permet d'opérer avec moins de surveillance. Les critiques soutiennent que cela crée un « arbitrage réglementaire », où le crédit privé obtient un avantage concurrentiel en opérant sous des réglementations plus faibles. Cette situation présente des parallèles avec l'effondrement de Greensill Capital en 2021, soulevant des préoccupations similaires concernant la gestion des risques dans de tels modèles de financement.
Jim Chanos, connu pour avoir prédit la catastrophe d'Enron, a commenté les systèmes financiers complexes en déclarant : « Tant que tout fonctionne, personne ne pose de questions. Ce n'est que lorsque quelque chose trébuche, ou que les marchés trébuchent, que les gens disent : 'Attendez une minute, qu'est-ce que nous faisons ici ? Cela n'a aucun sens.' » Ben Lourie, professeur de comptabilité à l'Université de Californie, Irvine, a suggéré que les entreprises pourraient recourir à des pratiques douteuses lorsque les marchés ne sont pas robustes, ce qui entraînerait des enquêtes sur d'éventuelles fautes, telles que des factures gagées plusieurs fois.
Les préoccupations concernant le manque de transparence dans le secteur du crédit privé sont généralisées. Le professeur Raghavendra Rau de l'Université de Cambridge a noté : « > Personne ne connaît la vraie valeur des actifs que ces gars détiennent. Ce sont des prêts opaques. » Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, a mis en garde contre de nouveaux problèmes dans le secteur, et Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a exprimé une inquiétude considérable, déclarant que c'était « > la question qui me tient éveillée de temps en temps la nuit. » Le FMI a également averti que les développements défavorables chez les intermédiaires financiers non bancaires (IFNB), y compris le crédit privé, pourraient affecter considérablement les ratios de capital des banques en raison de l'augmentation des expositions.
Les procureurs fédéraux enquêtent activement sur les circonstances entourant la faillite de First Brands, et les autorités de faillite américaines ont appelé à la nomination d'un examinateur indépendant pour enquêter sur d'éventuels actes répréhensibles, citant des signes de « fraude, de malhonnêteté ou de comportement criminel ». L'incident souligne le potentiel de risque systémique si la nature opaque des marchés du crédit privé n'est pas abordée avec une plus grande transparence et une surveillance réglementaire. Les observateurs suivront de près l'intensification de l'examen réglementaire et les changements de politique potentiels sur le marché du crédit privé dans les mois à venir, en particulier compte tenu de la domination américaine dans cette industrie.
source :[1] Les créanciers de First Brands exigent des explications sur la « disparition » de liquidités (https://www.barrons.com/advisor/articles/bank ...)[2] Poursuite en valeurs mobilières de Nutex Health (NUTX) alléguant fraude et fausses déclarations financières — Hagens Berman | Morningstar (https://www.morningstar.com/news/pr-newswire/ ...)[3] First Brands : pourquoi un fabricant de bougies et d'essuie-glaces inquiète Wall Street (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)