La croissance de la dette de consommation décélère en août
Les chiffres de la dette de consommation américaine pour août ont indiqué une décélération notable des emprunts, la dette globale stagnant effectivement et le crédit renouvelable se contractant, signalant une pression financière croissante sur les ménages américains.
L'événement en détail
Après une poussée inattendue en juillet, l'encours du crédit à la consommation n'a enregistré qu'une légère augmentation de 0,1 % en août, soit environ 400 millions de dollars, selon la Réserve fédérale. Ce chiffre est significativement inférieur au taux révisé à la hausse de 4,3 % observé en juillet. Sur une base annuelle, l'encours du crédit à la consommation n'a progressé que de 0,2 %. Une composante clé, la dette renouvelable – principalement les soldes de cartes de crédit – a diminué de 5,5 % en août. Cette contraction corrige partiellement une poussée de 10,3 % révisée à la hausse en juillet. La dette totale des consommateurs s'élève désormais à 5,06 billions de dollars, sans inclure la dette hypothécaire. Lorsque les hypothèques sont prises en compte, la dette totale des ménages américains a atteint 18,4 billions de dollars au premier trimestre 2025.
Analyse de la réaction du marché
La stagnation de la dette de consommation et la contraction du crédit renouvelable suggèrent un niveau accru de stress financier parmi une partie significative des ménages américains. Cette tendance implique un ralentissement potentiel des dépenses de consommation, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les secteurs fortement dépendants de la consommation des ménages, tels que la vente au détail et les biens de consommation discrétionnaires. La dépendance de l'économie à l'égard des dépenses de consommation en fait un indicateur critique. L'analyse de KPMG souligne une disparité croissante dans les habitudes de dépenses, déclarant :
« La baisse de la dette des cartes de crédit reflète probablement une diminution des emprunts et des dépenses des 80 % inférieurs des ménages américains qui sont de plus en plus stressés. Les 20 % supérieurs représentent désormais près des deux tiers de toute la consommation. Les 3,3 % supérieurs ont le plus augmenté leurs dépenses. Les dépenses ont stagné, après ajustement de l'inflation, parmi les 80 % inférieurs. »
Cette bifurcation indique que si la consommation globale peut être soutenue par les segments aisés, la pression financière généralisée sur les ménages à faible revenu présente un risque pour la stabilité de la croissance économique. En outre, le revenu personnel disponible, corrigé de l'inflation, n'a augmenté que de 0,1 % en août, contre 0,2 % en juillet, tandis que les dépenses de consommation personnelle ont continué d'augmenter de 0,4 %, ce qui indique que les consommateurs s'appuient de plus en plus sur la dette ou puisent dans leurs économies pour maintenir leurs dépenses.
Contexte et implications plus larges
L'environnement actuel est exacerbé par l'interaction entre l'augmentation de la dette et les taux d'intérêt élevés. Le taux annuel effectif global (TAEG) moyen sur les cartes de crédit s'élève à 20,03 %, seulement légèrement inférieur au record de 20,79 % établi en août dernier, malgré les récents ajustements de taux de la Réserve fédérale. Au-delà de la dette des cartes de crédit, la dette non renouvelable, y compris les prêts automobiles et étudiants, montre également des signes de tension. Alors que la dette non renouvelable a augmenté à un taux annuel de 2 % en août, il est significatif que les prêts étudiants gravement en souffrance aient grimpé à 10,2 % au T2 2025, une augmentation spectaculaire par rapport à 0,5 % au T4 2024. Cette augmentation est en partie attribuable à la reprise de la signalisation des paiements manqués de prêts étudiants fédéraux aux agences de crédit. Le stress des consommateurs se reflète également dans la baisse des scores de crédit FICO, les plus fortes baisses étant observées parmi la Génération Z. Ce contexte plus large suggère que les consommateurs ont largement épuisé les économies accumulées pendant la pandémie et approchent de leurs limites de crédit, ce qui pose un défi à la croissance économique durable. Malgré ces pressions, Morningstar DBRS prévoit des perspectives d'exploitation stables pour les émetteurs de cartes de crédit américains en 2025, soutenues par des attentes de croissance économique solide et de marchés du travail sains. Cependant, ils reconnaissent que si les indicateurs de performance de crédit se sont détériorés au-delà des niveaux pré-pandémiques, les fondamentaux indiquent une stabilisation de la performance, nécessitant une vigilance concernant le comportement des consommateurs.
Perspectives
À l'avenir, le stress financier persistant chez les consommateurs pourrait se traduire par un environnement de dépenses plus prudent, impactant particulièrement les catégories discrétionnaires. La prochaine saison des achats de fin d'année en 2025 présente un tableau complexe. Bien que les enquêtes indiquent une volonté chez certains consommateurs, en particulier les ménages avec enfants, de contracter des dettes de carte de crédit supplémentaires pour financer leurs achats, cette augmentation des dépenses à court terme pourrait entraîner une augmentation des défaillances après les fêtes. Les détaillants, bien que généralement optimistes quant à la réalisation des objectifs de vente du quatrième trimestre, adaptent leurs stratégies pour répondre aux acheteurs soucieux de la valeur. Les investisseurs suivront de près les indicateurs économiques à venir pour obtenir de plus amples informations sur la santé des consommateurs et les éventuels changements de politique de la Réserve fédérale. Les publications clés comprennent l'indice des prix à la consommation (IPC) et l'indice des prix à la production (IPP) des États-Unis pour septembre, tous deux cruciaux pour évaluer les tendances de l'inflation, ainsi que les demandes initiales et continues d'allocations de chômage, qui fournissent des signaux prospectifs pour le marché du travail. Des données d'inflation plus fortes pourraient inciter la Fed à maintenir une politique monétaire plus restrictive, tandis que des signes de désinflation ou d'un affaiblissement du marché du travail pourraient augmenter la probabilité d'ajustements de taux.
source :[1] La dette des consommateurs stagne à nouveau en août, signalant un stress financier (https://seekingalpha.com/article/4829644-cons ...)[2] Les consommateurs s'éloignent de l'endettement par carte de crédit - KPMG International (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)[3] La dette des consommateurs stagne à nouveau en août, signalant un stress financier - FXStreet (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)