Résumé
Salomon Brothers, une entité financière prétendument relancée, a initié une vaste campagne de «dusting» ciblant 39 423 portefeuilles Bitcoin dormants détenant un total de 2,3 millions de BTC. Cette action, communiquée via des messages OP_RETURN, affirme une "possession constructive" en vertu de diverses lois américaines sur les biens abandonnés, créant une incertitude significative sur le marché.
L'événement en détail
Un acteur associé à une entité Salomon Brothers relancée a exécuté une campagne de «dusting» complexe et multi-phases, envoyant 41 523 messages OP_RETURN à des milliers d'adresses Bitcoin dormantes. Ces adresses, principalement de type P2PKH, étaient inactives depuis près de six ans en moyenne et détenaient collectivement environ 2,3 millions de BTC. Les messages dirigeaient les destinataires vers un site web, salomonbros[.]com/owner_notice, où l'entité revendique la possession constructive de ces portefeuilles, citant les lois sur les biens abandonnés. Les propriétaires ont eu 90 jours, jusqu'au 5 octobre 2025, pour prouver leur propriété en signant une transaction on-chain ou en soumettant des informations personnelles via un formulaire web.
La campagne a notamment ciblé des portefeuilles dormants de grande valeur, y compris le portefeuille 1Feex, qui détient près de 80 000 BTC associés au vol de Mt. Gox en mars 2011. Malgré les avis généralisés, seuls 0,31 % des adresses «dusted», représentant 6,06 % de la valeur totale en BTC, ont ensuite déplacé leurs pièces. Cela laisse une estimation de 1,92 million de BTC potentiellement soumise à ces revendications.
Implications pour le marché
L'initiative Salomon Brothers introduit des implications juridiques et de marché substantielles pour l'écosystème Web3 et les actifs numériques auto-custodiés. La viabilité juridique de l'utilisation de messages on-chain comme avis juridiques formels et de l'application ultérieure de revendications sur des cryptomonnaies auto-custodiées sans clés privées est hautement discutable, présentant un défi juridique sans précédent. Cet événement pourrait établir un précédent juridique mondial important pour le traitement des actifs numériques auto-custodiés abandonnés, influençant potentiellement les futurs cadres réglementaires et les pratiques de stockage à froid.
Depuis 2023, le volume mensuel moyen des transactions impliquant des bitcoins "anciens" est passé de 4 900 BTC à 30 700 BTC, indiquant une tendance plus large d'activité autour des avoirs dormants. Cette campagne amplifie davantage l'examen de ces actifs et des zones grises juridiques entourant leur propriété.
Les analystes de la blockchain ont exprimé un fort scepticisme quant aux revendications de Salomon Brothers. BitMEX Research a qualifié la mise en place de "fraude juridique à la Calvin Ayre", établissant des parallèles avec les tentatives passées de Craig Wright de saisir des pièces de Mt. Gox par le biais de théories juridiques novatrices. L'analyste en sécurité @0xZilayo a explicitement qualifié les avis OP_RETURN de "très certainement des tentatives de phishing et n'ayant aucune légitimité." BitMEX Research a émis un avertissement direct : "NE REMPLISSEZ PAS ce formulaire." Ils ont conseillé à quiconque recevant un tel message de prouver son contrôle en déplaçant des fonds vers un nouveau portefeuille, tandis que ceux sans clés privées n'ont rien à gagner en répondant. David Carvalho, PDG de Naoris Protocol, a noté que Salomon Brothers utilise l'infrastructure Bitcoin comme un "tableau d'affichage", soulignant le ciblage de grands portefeuilles par l'entreprise.
Contexte plus large
Cet événement se déroule dans un paysage juridique en développement pour les actifs numériques. Plusieurs États américains, dont New York, Californie, Arizona et Dakota du Nord, ont commencé à classer la monnaie virtuelle comme propriété non réclamée déclarable. Ces États ont établi des périodes de dormance allant de trois à cinq ans, avec des exigences pour les détenteurs de remettre l'actif lui-même ou sa valeur. Par exemple, le Sénat Bill 822 modifié de la Californie inclut les "actifs financiers numériques", tandis que le Dakota du Nord exige la liquidation avant la remise.
À l'échelle mondiale, les systèmes juridiques s'adaptent à la technologie blockchain. Des affaires récentes à Hong Kong et à la Haute Cour du Royaume-Uni ont autorisé la signification de documents juridiques, y compris des injonctions, via des avis tokenisés envoyés aux adresses de portefeuilles crypto. Bien que ces précédents démontrent la reconnaissance des communications on-chain dans les processus juridiques, ils se rapportent généralement à des cas de fraude connus ou à des injonctions contre des parties identifiées, plutôt qu'à des revendications de propriété sur des actifs auto-custodiés basées sur l'abandon sans précédent juridique établi.
Le projet de loi BITCOIN de 2025 au Congrès américain, qui vise à approuver explicitement l'auto-custodie de Bitcoin et d'autres actifs numériques, souligne le débat en cours sur la souveraineté financière et le contrôle individuel des clés privées. Cette poussée législative pour la clarté autour de l'auto-custodie contraste fortement avec la tentative de Salomon Brothers de réclamer des actifs dormants, mettant en évidence les tensions fondamentales dans le traitement réglementaire et juridique évolutif de la propriété numérique.
source :[1] Le Grand «Dusting» de Bitcoin : Le Pari des Portefeuilles Abandonnés de Salomon (https://www.galaxy.com/insights/research/bitc ...)[2] Nouvelle Arnaque Bitcoin se Dévoile : Vieux Portefeuilles, Faux Avocats - Mitrade (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)[3] Salomon Brothers Revendique les Droits sur les Portefeuilles Bitcoin «Abandonnés» via OP_RETURN | ForkLog (https://vertexaisearch.cloud.google.com/groun ...)