L'Autorité de régulation des actifs virtuels du Pakistan a invité les entreprises internationales de cryptographie à demander des licences d'exploitation, établissant un cadre fédéral pour réglementer le marché des actifs numériques.
Résumé
La Virtual Asset Regulatory Authority (PVARA) du Pakistan, nouvellement créée, a officiellement invité les Virtual Asset Service Providers (VASPs) mondiaux à déposer une demande de licence d'exploitation. Cette initiative, en vertu de l'Ordonnance de 2025 sur les actifs virtuels, signale une démarche stratégique visant à réglementer le marché des actifs numériques du pays, dans le but de freiner le financement illicite tout en favorisant l'innovation dans la fintech, les remises de fonds et la tokenisation.
L'événement en détail
Samedi, la Pakistan Virtual Asset Regulatory Authority (PVARA) a lancé des appels à manifestation d'intérêt (AMI) aux principales entreprises de cryptographie. Bilal bin Saqib, président de la PVARA et ministre d'État pour la cryptographie et la blockchain, a déclaré :
"Cette AMI est notre invitation aux principaux VASP du monde à s'associer pour construire un avenir financier numérique transparent et inclusif pour le Pakistan." L'éligibilité des candidats exige que les entreprises soient déjà agréées par des organismes de réglementation internationaux reconnus. Ceux-ci incluent la US Securities and Exchange Commission (SEC), la UK Financial Conduct Authority (FCA), le cadre VASP de l'UE, la UAE Virtual Assets Regulatory Authority (VARA) ou la Monetary Authority of Singapore (MAS).
Les soumissions requises comprennent des profils d'entreprise complets, des détails sur les licences et juridictions existantes, les services proposés tels que le trading, la conservation et les paiements, les normes technologiques et de sécurité, les actifs sous gestion, les revenus, le bilan de conformité et un modèle commercial spécifique au Pakistan. Les candidatures sont acceptées sur une base continue par e-mail.
Cadre réglementaire
L'Ordonnance de 2025 sur les actifs virtuels, promulguée le 8 juillet et publiée au Journal officiel du Pakistan le 9 juillet, habilite la PVARA à délivrer des licences, à réglementer et à superviser les VASP. Ce cadre est conçu pour s'aligner sur les normes internationales établies par le Groupe d'action financière (GAFI), le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Le mandat de la PVARA englobe la garantie de mesures robustes en matière de lutte contre le blanchiment d'argent (AML), de lutte contre le financement du terrorisme (CFT) et de cybersécurité.
La législation introduit un bac à sable réglementaire pour permettre aux technologies et modèles commerciaux émergents d'être testés sous surveillance, avec des dispositions pour des "lettres de non-action" pour les services expérimentaux. En outre, un Comité consultatif de la Charia sera établi au sein de la PVARA pour évaluer les produits et services d'actifs virtuels afin d'assurer la conformité avec les principes financiers islamiques, visant à promouvoir les produits financiers numériques islamiques. En tant qu'organisme fédéral autonome, la PVARA est régie par un conseil multipartite, comprenant le gouverneur de la State Bank of Pakistan, le président de la Securities and Exchange Commission of Pakistan (SECP) et le président du Federal Board of Revenue (FBR).
Stratégie commerciale et positionnement sur le marché
La stratégie du Pakistan vise à établir un écosystème financier numérique sûr et innovant en attirant des VASP conformes aux normes mondiales. Cette approche s'appuie sur les références réglementaires internationales existantes pour l'éligibilité, signalant un engagement envers les meilleures pratiques mondiales plutôt que la création d'un cadre entièrement nouveau et non testé. L'accent explicite mis sur les produits conformes à la Charia par le biais de bacs à sable réglementaires démontre un effort pour adapter le marché des actifs numériques aux coutumes financières locales et étendre son attrait au sein du secteur de la finance islamique. En exigeant une licence préalable d'organismes de réglementation établis tels que la SEC, la FCA et la MAS, le Pakistan vise à garantir un niveau élevé de capacité opérationnelle et de conformité de la part des entreprises entrant sur son marché, atténuant ainsi les risques de financement illicite tout en favorisant une croissance légitime.
Implications plus larges pour le marché
Ce développement réglementaire est susceptible de renforcer considérablement les secteurs de la fintech et de la cryptographie du Pakistan, attirant potentiellement des investissements étrangers substantiels. Avec plus de 40 millions d'utilisateurs et un volume de transactions annuel estimé à plus de 300 milliards de dollars, le Pakistan est reconnu comme un marché frontalier dynamique dans les actifs virtuels. L'initiative devrait renforcer l'inclusion financière grâce à des transferts de fonds et des opportunités de tokenisation réglementés. En offrant un environnement réglementaire clair, le Pakistan vise à gagner en crédibilité sur la scène internationale et potentiellement à servir de modèle pour d'autres nations en développement cherchant à intégrer la cryptographie dans leurs systèmes financiers de manière responsable. L'ascension du Pakistan à la troisième place de l'Indice mondial d'adoption de la cryptographie 2025 de Chainalysis souligne la demande existante et le potentiel d'un marché réglementé, suggérant une perspective prudemment optimiste pour une croissance réglementée et la légitimation du rôle de la cryptographie dans l'économie nationale.